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Procès de Cédric Jubillar pour la disparition de son épouse

Un procès de quatre semaines commence lundi pour élucider la disparition d'une infirmière de 33 ans en décembre 2020, son mari étant accusé de meurtre.

Procès de Cédric Jubillar pour la disparition de son épouse
Les enquêteurs n'ont pas découvert de preuves solides confirmant le meurtre, aucune trace de sang, lieu du crime ou cadavre.

Le jugement de Cédric Jubillar, suspecté d'avoir tué sa femme Delphine, débute lundi à Albi pour un mois, une étape clé pour comprendre la disparition de cette infirmière de 33 ans en décembre 2020 dans le Tarn.

À cette période, peu avant Noël, la France était sous couvre-feu dû au Covid-19, et l'actualité judiciaire avait été marquée par la condamnation de Jonathann Daval, un cas où l'accusé avait simulé le chagrin avant d'avouer le meurtre.

«Il y a tous les ingrédients pour que ça intéresse tout le monde»

Me Alexandre Martin

Dans ce cadre, l'affaire Jubillar a rapidement attiré l'attention des médias et l'a conservée pendant plus de quatre ans. « Une infirmière disparaît durant le Covid, le mystère, l'absence de corps et de scène de crime fascinent le public, c'est un dossier exceptionnel », reconnaît Me Alexandre Martin, avocat de Cédric Jubillar.

« Tous les éléments sont réunis pour captiver », ajoute-t-il. Environ 300 journalistes couvrent le procès à Albi, où la salle d'audience a été adaptée pour l'affluence, selon Nicolas Jacquet, procureur général.

La thèse des enquêteurs

Cédric Jubillar, 38 ans, peintre, est accusé d'avoir fait disparaître son épouse à Cagnac-les-Mines car il ne supportait pas qu'elle le quitte. Il s'exprimera publiquement pour la première fois, ayant toujours nié le meurtre, ses avocats dénonçant une enquête partiale.

« L'accusation invente un scénario et un mobile », affirme Me Martin. « Le point faible est le manque de preuves ». Pendant le procès, 65 témoins et 11 experts examineront les 27 volumes du dossier pour tenter de reconstituer les événements de cette nuit.

Selon les juges, des indices comme des lunettes cassées, le témoignage du fils ou des cris de voisins suggèrent une dispute ayant entraîné la mort.

Décision prévue en octobre

Cependant, aucune preuve directe du meurtre n'a été trouvée. Le comportement de Cédric, notamment sa faible participation aux recherches et des menaces antérieures, a renforcé les soupçons.

D'autres détenus et compagnes ont déclaré que Cédric avait avoué le crime ou indiqué l'emplacement du corps. Mais il a toujours nié, qualifiant cela de blagues, et les fouilles n'ont rien donné.

La famille de Delphine ressent de l'appréhension face au procès, avec de nombreuses questions sans réponses. Son avocat espère que la vérité émergera ou que l'accusé sera confronté à ses contradictions. Le verdict est attendu le 17 octobre.