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Nouveau PM français démissionne, aggravant les difficultés de Macron

Nouveau PM français démissionne, aggravant les difficultés de Macron
Nouveau PM français démissionne, aggravant les difficultés de Macron

Finalement, l'homme d'Emmanuel Macron n'a pas non plus réussi à s'imposer.

Lorsque Sébastien Lecornu a été nommé premier ministre de la France il y a trois semaines et demie, on a cru qu'il s'agissait de la dernière carte du président Macron.

Une dernière carte, nous a-t-on dit, mais une bonne carte.

Cet homme de 39 ans était un protégé du président : loyal, modeste, peu démonstratif. On pensait qu'il avait ce qu'il fallait pour conclure un accord discret entre les partis et sauver la politique française de l'implosion.

Mais il s'avère que ce n'était pas le cas.

Lecornu est sans doute tombé dans des circonstances encore plus embarrassantes que ses deux prédécesseurs malheureux.

Au moins, Michel Barnier et François Bayrou ont tous deux présidé pendant un court laps de temps leur gouvernement, et ont déposé quelques idées.

M. Lecornu, quant à lui, a nommé son cabinet dimanche en fin d'après-midi et, dès lundi matin, il avait perdu le fil. Il n'a même pas pu prononcer son discours inaugural devant le parlement, qui était prévu pour mardi.

Son gouvernement a duré exactement 14 heures.

La cause immédiate de sa fin de régime calamiteuse est désormais claire. Il s'agit du parti conservateur Les Républicains (LR) et de son chef, le ministre de l'intérieur Bruno Retailleau.

Avec sa quarantaine de députés, le parti LR est devenu un élément clé de l'alliance de centre-droit qui tente de diriger la France.

Retailleau a fait en sorte que sa présence au sein du gouvernement lui permette, ainsi qu'à son parti, de se présenter comme des candidats naturels aux fonctions d'État.

Plus tôt dans la journée de dimanche, il avait déclaré à M. Lecornu qu'il était prêt à rester ministre. Mais moins d'une heure après l'annonce de la composition du cabinet, il a publié sur les médias sociaux qu'il avait changé d'avis : LR ne rejoindrait peut-être pas le cabinet après tout.

Officiellement, c'est parce que Lecornu a fait le sale boulot en nommant l'ancien ministre des finances Bruno Le Maire comme son choix pour la défense.

M. Le Maire - un ancien collègue du parti - est un sujet de discorde pour LR, en partie parce qu'il les a trahis en rejoignant M. Macron, et en partie parce qu'ils lui reprochent d'avoir laissé la dette française échapper à tout contrôle lorsqu'il était aux commandes des finances du pays.

Quoi qu'il en soit, LR accuse Lecornu d'avoir caché la nomination de Le Maire - apparemment, Retailleau ne l'a appris qu'en allumant sa télévision.

Et à la fin de la journée de lundi, il y a eu un nouveau rebondissement. Le Maire a accepté de ne pas devenir ministre et Macron a donné à son premier ministre sortant un sursis de dernière minute de 48 heures, pour voir s'il pouvait persuader LR d'entrer au gouvernement.

La situation reste donc fluide.

Quoi qu'il en soit, la vérité profonde est que plus le temps passe, plus il sera difficile pour quiconque - même pour le plus doué des acolytes de Macron - de mettre en place un gouvernement stable.

Pourquoi ? Parce que plus le temps passe, plus la France se rapproche de son prochain grand rendez-vous électoral : l'élection présidentielle de 2027.

L'impopularité de Macron est telle aujourd'hui que tous ceux qui s'associent à lui risquent de se faire battre à plate couture lors du prochain scrutin.

Par conséquent, l'alliance fracturée de centre-droit au cœur du pays de Macron commence maintenant à se diviser.

Les LR sont sortis, mais de nombreux centristes commencent aussi à grommeler. Même l'ancien premier ministre Gabriel Attal, l'enfant chéri du président, garde ses distances.

Si l'on a l'impression que c'est le crépuscule d'une époque, c'est qu'il en est ainsi. Les fidèles s'en vont, se préparant à un monde sans Macron. Ce n'est peut-être pas si loin.