Imaginez une ville droite de 170 km, sans voitures et sans émissions de CO2. C'est ce que promettait « The Line ». Mais ces plans se sont avérés trop ambitieux, même pour les riches du pétrole. Au lieu d'un succès futuriste, le projet rencontre de gros problèmes. Le journal suisse « Blick » a appris que le fonds PIF d'Arabie saoudite a suspendu les travaux de « The Line » et de « Magna », un complexe touristique de luxe sur la mer Rouge, depuis le 16 septembre.

Réduction de 170 à 2,4 kilomètres
Le projet devait inclure une ville de gratte-ciel de 500 m de haut, avec des façades en verre sur 170 km. Mais l'année dernière, il a été annoncé que cela ne se ferait pas. Le gouvernement espérait 1,5 million d'habitants d'ici 2030. Début 2024, les autorités prévoyaient moins de 300 000 personnes, selon une source de « Bloomberg ».
Pendant un moment, on a cru que le mégaprojet serait construit en phases et couvrirait 170 km de désert côtier. Plus tard, il a été révélé que seulement 2,4 km seraient finis avant 2030.
Le prince héritier a « perdu son pari »
Selon « Blick », plusieurs dirigeants de « The Line » ont été mutés à d'autres projets de Neom. Giles Pendleton, ancien directeur des opérations, dirige maintenant le domaine skiable Trojena ; Denis Hickey, ex-chef, a aussi été transféré. Philip Gullett, ancien directeur de Trojena, est parti. Des observateurs voient là un signe d'arrêt des travaux. Neom n'a pas commenté ces développements.

Financièrement, le rêve tremble. Des experts estiment que le fonds PIF a perdu jusqu'à 44 milliards de dollars de valeur à cause de ces grands projets, dont « The Line ». Ralph Lengler, analyste zurichois qui gère la chaîne YouTube « Gigaprojects » et a visité Neom, dit que le prince héritier a simplement « perdu son pari ». Il déclare à « Blick » : « On dirait que l'Arabie saoudite n'a plus confiance en Neom et démantèle l'organisation. »
La Coupe du monde 2034 en péril ?
L'arrêt des chantiers pourrait toucher les événements sportifs futurs. L'Arabie saoudite devait organiser les Jeux asiatiques d'hiver 2029. Entre-temps, le Comité olympique a demandé à la Corée du Sud de remplacer, car « Trojena » risque aussi d'être retardé.
La Coupe du monde de football 2034 est aussi concernée. Un stade de 45 000 places devait être bâti dans « The Line », à 350 m au-dessus du sol sur le toit de la ville. Architecturalement, ce serait une première mondiale, mais techniquement et logistiquement, c'est très difficile, selon les experts.
Avec l'arrêt des travaux, ce projet est aussi menacé. Selon Ralph Lengler, l'Arabie saoudite cherche déjà une ville de remplacement pour l'événement, par précaution. Pour Ralph Lengler, il est clair que « The Line », dans sa forme originale, est mort.