Des missiles russes pourraient-ils un jour cibler Zurich, Berne ou Genève ? Bernhard Müller, ancien chef de l'aviation suisse, interrogé dans la « SonntagsZeitung », estime ce scénario désormais possible. Il affirme : « Il y a un risque que la Russie mène des missions d'espionnage en Suisse. »
Poutine pourrait tester les réactions d'un pays neutre et de l'OTAN. Le militaire précise : « Les Russes défient souvent la Pologne et les pays baltes. » Récemment, des chasseurs russes ont encore violé l'espace aérien estonien. La Suisse n'a pas encore subi de tels incidents.
Cependant, Paul Winiker, ex-conseiller d'État UDC et lieutenant-colonel, soutient que la guerre hybride a déjà débuté. Il avertit : « Des cyberattaques ont déjà eu lieu. Des frappes aériennes pourraient suivre. »
Incapacité de la Suisse à se défendre
Aujourd'hui, l'armée suisse ne protège que 8 % de son espace aérien, selon Urs Loher, directeur de l'armement, cité dans la « NZZ ». L'équipement comprend 30 chasseurs F/A-18 vieillissants, 14 F-5 Tiger plus anciens, 27 canons anti-aériens des années 60 et environ 100 lance-missiles Stinger.
Le Département fédéral de la défense (DDPS) admet que l'armée suisse est actuellement incapable de se défendre. Il concède : « Les systèmes existants, comme les F/A-18 ou les canons, ne peuvent pas intercepter les petits drones, les missiles de croisière, les armes balistiques ou hypersoniques. »