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Crise budgétaire aux États-Unis après l'échec au Sénat

Les États-Unis sont confrontés à une impasse financière après l'échec, mardi, d'une dernière tentative au Sénat pour éviter la suspension de certains services gouvernementaux.

Crise budgétaire aux États-Unis après l'échec au Sénat
Les États-Unis subissent un « shutdown ».

Mercredi, les États-Unis ont débuté un « shutdown », entraînant l'arrêt partiel de l'administration fédérale. Aucune solution immédiate n'est prévue pour résoudre le blocage budgétaire au Congrès entre les républicains de Donald Trump et l'opposition démocrate.

Plusieurs centaines de milliers de fonctionnaires seront placés en chômage technique, et des perturbations majeures sont attendues pour les utilisateurs des services publics. Cette situation, très impopulaire aux États-Unis et inédite depuis sept ans, est déjà l'objet de accusations réciproques entre les partis.

Donald Trump a déclaré mardi après-midi que les démocrates « désirent tout fermer, ce que nous refusons », avant d'employer un langage légèrement menaçant.

Le président américain a affirmé que les « shutdowns » peuvent apporter des avantages, permettant de supprimer des éléments indésirables, qu'il a attribués aux démocrates.

Cela fait allusion à son projet d'utiliser la suspension de certaines administrations pour intensifier le licenciement de milliers d'employés fédéraux, déjà initié avec la commission Doge de son ancien allié Elon Musk.

De leur côté, les démocrates critiquent l'absence de volonté de négocier.

Lors d'une conférence de presse, le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a soutenu que ce n'est pas une question d'orgueil. Il a expliqué que les Américains endurent des coûts élevés, dus aux droits de douane, à l'énergie et à l'alimentation, et a dénoncé la hausse rapide des dépenses de santé.

Fermeture organisée

Donald Trump n'est pas novice en matière de « shutdowns », le précédent ayant eu lieu durant son premier mandat, avec une paralysie s'étendant de décembre 2018 à janvier 2019 pour un record de 35 jours.

Le directeur du Bureau du budget à la Maison-Blanche, Russell Vought, a indiqué dans une lettre aux responsables ministériels qu'il est incertain combien de temps les démocrates maintiendront leur position, rendant la durée du shutdown difficile à prévoir.

Après l'échec d'un dernier vote au Sénat mardi soir, Russell Vought a ordonné aux agences fédérales de mettre en œuvre leurs plans pour une fermeture organisée.

Le Bureau budgétaire du Congrès estime qu'environ 750 000 fonctionnaires seront mis quotidiennement au chômage technique. Le trafic aérien pourrait être touché, et le versement de certaines aides sociales sera fortement perturbé.

Les parcs nationaux seront également privés des « rangers » responsables de leur entretien, alors que s'approche la saison du changement de couleur des feuilles, un événement annuel qui attire des millions de touristes aux États-Unis.

Record à Wall Street

Selon les estimations des analystes de la compagnie d'assurance Nationwide, chaque semaine de paralysie pourrait réduire la croissance annuelle du PIB américain de 0,2 point de pourcentage.

Cependant, les marchés boursiers mondiaux n'ont pas montré d'inquiétude à l'approche de l'échéance, le Dow Jones à Wall Street ayant même atteint un nouveau record à la clôture mardi.

Les républicains détiennent la majorité dans les deux chambres du Congrès, mais les règles du Sénat exigent qu'un texte budgétaire soit adopté avec 60 voix sur 100, nécessitant au moins sept voix démocrates.

Pour l'instant, les républicains proposent une prolongation du budget actuel jusqu'à fin novembre et insistent qu'aucune autre option n'est disponible. Les démocrates, quant à eux, veulent rétablir des centaines de milliards de dollars en dépenses de santé, notamment dans le programme « Obamacare » pour les familles modestes, supprimés par l'administration Trump.

En mars, alors que la menace d'un « shutdown » planait déjà, les républicains avaient refusé de discuter des importantes réductions budgétaires décidées par l'administration Trump. Dix sénateurs démocrates, dont Chuck Schumer, avaient alors voté à contrecoeur pour la proposition républicaine afin d'éviter la paralysie fédérale.

Leur décision avait provoqué de vives réactions dans le camp démocrate, de nombreux militants et sympathisants les accusant de céder face à Donald Trump et à son programme considéré comme radical.