Le tribunal de Paris répondra le 25 septembre à l'accusation selon laquelle Mouammar Kadhafi a financé la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Cette grave charge pourrait entraîner une peine de prison sévère pour l'ancien chef de l'État.
En mars, après trois mois de procès, le parquet national financier a demandé sept ans de prison, 300 000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité pour Sarkozy. L'ancien président a critiqué cette peine excessive, affirmant qu'elle masque le manque de preuves.
Sarkozy est accusé d'avoir établi un pacte de corruption avec Kadhafi pour financer son élection, en échange de faveurs diplomatiques, économiques et judiciaires.
Les contreparties incluaient le soutien au retour de la Libye sur la scène internationale et la promesse de gracier Abdallah Senoussi, condamné à perpétuité pour l'attentat de l'UTA en 1989.
Exfiltration et ventes de tableaux à prix gonflés
Sarkozy et 11 autres personnes, dont d'anciens ministres, sont accusés de divers délits comme la corruption et le financement illégal. Trois prévenus étaient absents et font l'objet de mandats d'arrêt.
Le tribunal a examiné les preuves recueillies sur dix ans, incluant des rencontres entre Sarkozy et Kadhafi, des ventes de tableaux surévalués et une exfiltration.
Le parquet accuse Sarkozy d'un pacte corruptif avec un dictateur pour satisfaire ses ambitions politiques. Des peines variées ont été demandées pour les autres accusés.
Sarkozy déjà condamné à plusieurs reprises
Sarkozy a toujours affirmé son innocence, dénonçant un complot du clan Kadhafi et critiquant l'absence de preuves dans le dossier.
Condamné à un an de prison dans une autre affaire, Sarkozy a porté un bracelet électronique et a déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l'Homme.
La Cour de cassation examinera son pourvoi dans l'affaire Bygmalion le 8 octobre, et il est mis en examen dans une enquête sur une rétractation possiblement monnayée.