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Julian Alaphilippe offre à Tudor un succès de prestige au Québec

Dans le dur depuis plusieurs saisons, le puncheur français a remporté le Grand Prix de Québec, une course World Tour, samedi. Sa première victoire avec l'équipe suisse.

Julian Alaphilippe offre à Tudor un succès de prestige au Québec
Julian Alaphilippe a obtenu une victoire qui marque son retour en forme, samedi lors du Grand Prix de Québec.

Une victoire en forme de renaissance, de soulagement et un immense bonheur. Julian Alaphilippe a signé un succès majeur après plusieurs saisons compliquées en remportant vendredi le Grand Prix de Québec, au terme d’un final palpitant. Un premier bouquet significatif près d’un an et demi après sa victoire dans la 12e étape du Giro, au printemps 2024, et au bout de trois saisons marquées par de nombreuses galères. Le Français de 33 ans a devancé de quelques longueurs son compatriote Pavel Sivakov et l’Italien Alberto Bettiol.

Ces trois hommes faisaient partie d’un groupe de six attaquants, comprenant aussi le Danois Mattias Skjelmose, le Slovène Matej Mohorič et le Belge Quinten Hermans. Le sextuor a résisté de justesse au retour du peloton dans les derniers hectomètres, puis Alaphilippe a cassé le groupe dans la dernière ascension. «Depuis le début de la journée, j’ai senti que j’avais de bonnes jambes. Et j’ai couru intelligemment. J’ai fait ma course sans me soucier des autres équipes», a indiqué le Français, qui avait affiché sa bonne forme ces dernières semaines en terminant à la 3e place du classement général du Tour de Grande-Bretagne le week-end dernier.

Tadej Pogacar a attaqué en vain

Dans le groupe d’attaque, Alaphilippe a rarement pris les relais, «roulant contre (sa) nature d’attaquant». «Ce n’est pas dans mon habitude de ne pas collaborer à 100% devant. Je suis souvent resté dans les roues sans vouloir faire le show. C’était la consigne donnée par mon directeur sportif et cela a payé. Pour gagner, il fallait rester calme, c’était la clé aujourd’hui (ndlr: samedi), a-t-il déclaré en conférence de presse. C’est une victoire spéciale pour moi car j’ai toujours rêvé de gagner cette course, que je disputais pour la septième fois. C’est une course de puncheur, de niveau World Tour, sur un parcours que j’adore.»

«Alaf» faisait partie d’un groupe d’une douzaine d’attaquants isolés à 80 kilomètres de la ligne. Un groupe qui s’est réduit au fil de derniers kilomètres palpitants. Malgré plusieurs attaques du champion du monde Tadej Pogacar, qui a tenté de revenir sur la tête dans le dernier tour, les six derniers baroudeurs n’ont pas été repris.

Le puncheur de l’équipe Tudor a placé son démarrage décisif dans la côte de la Montagne à un peu moins de deux kilomètres de la ligne. «Julian a été trop explosif pour moi. Il est hors norme dans ces conditions de course», a concédé Sivakov à propos du triple vainqueur de la Flèche wallonne au sommet du Mur de Huy (2018, 2019, 2021), «toutefois très heureux de sa 2e place».

Trois dernières saisons gâchées par les chutes

Le double champion du monde (2020, 2021) a signé son premier succès de la saison au sein de la formation Tudor, qu’il a rejointe en début d’année après avoir passé jusque-là sa carrière au sein de l’équipe belge Quick-Step. Cette 45e victoire chez les professionnels est donc le premier succès majeur du Français «depuis trop longtemps», alors qu’il n’imaginait «pas terminer la saison sans avoir levé les bras».

Avant cela, ses trois dernières saisons avaient été gâchées par plusieurs chutes, notamment lors de Liège-Bastogne-Liège (2022) dont il s’était relevé avec un pneumothorax, deux côtes cassées et une fracture à une omoplate. Une nouvelle chute au Tour de Flandres 2023 avait ensuite perturbé sa saison suivante, tout comme l’année 2024 avait été compliquée par deux chutes début mars au Circuit Het Nieuwsblad.

Ce succès canadien est donc «une vraie renaissance» pour Alaphilippe qui, «malgré le poids des ans», continue, confesse-t-il, «de rouler avec l’obsession de gagner».

Le sextuple vainqueur d’étapes sur le Tour de France, sous contrat avec Tudor jusqu’en 2027, sera au départ dimanche du GP de Montréal. Une course dont le parcours avec un dénivelé beaucoup plus élevé qu’à Québec conviendra davantage aux grimpeurs. À commencer par Tadej Pogacar, qui s’est relevé vendredi dans le final pour finir à la 29e place, à 26 secondes du vainqueur.