La No 3 du gouvernement espagnol a salué la «leçon donnée au monde entier» par les manifestants propalestiniens qui ont interrompu la dernière étape du Tour d'Espagne cycliste dimanche. «Une honte internationale» pour le pays dont l'exécutif est responsable, a de son côté réagi le leader de l'opposition de droite.
«La société espagnole ne tolère pas que le génocide à Gaza soit normalisé dans des événements sportifs ou culturels, a déclaré sur les réseaux sociaux la ministre du Travail, Yolanda Diaz, issue de la plateforme d'extrême gauche Sumar. Notre société est un exemple de dignité.» La politicienne a aussi salué sur Instagram la «leçon donnée au monde entier» par la société espagnole, estimant qu'«Israël ne peut participer à aucun événement tant qu'il continue de commettre un génocide» dans la bande de Gaza.
Même son de cloche chez le ministre de la Fonction publique, Oscar Lopez, qui a directement répondu au leader de l'opposition sur le réseau X. «Que le peuple de Madrid manifeste contre un génocide ne porte pas atteinte à l'image de l'Espagne. Au contraire. [...] Je le regrette pour La Vuelta, mais je le regrette encore plus pour les centaines de milliers de Palestiniens qui sont en train d'être massacrés», a-t-il estimé.
Le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez, une des voix les plus critiques en Europe sur la guerre menée par Israël à Gaza, n'avait pas réagi dans la soirée de dimanche après les incidents qui ont entraîné l'interruption définitive de la course en fin d'après-midi, mais il avait fait part dimanche matin de son «admiration» pour les manifestants tout en disant son «respect» des sportifs.
«Une honte internationale» pour la droite
«Le gouvernement a non seulement permis, mais aussi encouragé l’interruption de la Vuelta, provoquant ainsi une honte internationale relayée dans le monde entier», a réagi dans la soirée sur le réseau social X Alberto Nunez Feijoo, le chef de file du Parti populaire (PP, droite), après la fin de la course, perturbée quasi quotidiennement par des manifestations visant l'équipe Israel-Premier Tech depuis son arrivée sur le territoire espagnol.
«Le chef du gouvernement est fier du comportement de quelques-uns qui, pour manifester leur soutien à Gaza, ont lancé des barrières sur la police nationale. [...] Pas moi. Je défends la liberté d'expression tant qu'elle n'implique ni violence ni troubles», a poursuivi Alberto Nunez Feijoo.
La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque sanglante du groupe islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. L'offensive israélienne de représailles a depuis fait au moins 64'871 morts dans la bande de Gaza, majoritairement des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés crédibles par l'ONU.
Cette guerre a aussi dévasté le territoire palestinien et provoqué un désastre humanitaire. L'ONU a déclaré la famine sur 20% du territoire palestinien assiégé. Israël dément.